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La photo du champion du monde Kasparov lors de sa visite à Lille avec sur ses genoux un poussin du Lille-Stratège-Club qui venait de remporter le titre de Champion de France dans sa catégorie
Extrait du journal "La Voix du Nord" du 17 mai 1990
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Philippe Geay, son parcours échiquéen
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Initié à l’âge de 20 ans, il prit goût à la pratique du jeu et fréquenta bon nombre de cercles d’échecs dans les villes où son parcours professionnel d’ailleurs atypique l’entraîna.
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Si les règles de ce jeu sont aisément assimilables, puisque qu’en effet deux heures suffisent à un enfant de six ans pour retenir la marche des pièces et se souvenir que le but du jeu est de « prendre » le roi adverse, il n’en est pas de même du moyen d’y parvenir. Aussi Philippe Geay avait-il confié que s’il enregistrait bien quelques succès devant l’échiquier, il n’entendait pas grand-chose à ce jeu.
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Aussi son insatisfaction l’entraîna-t-elle durant une dizaine d’années à préférer chercher à « comprendre » le jeu, au lieu d’engranger d’éventuelles victoires. C’est ainsi qu’il a eu le déclic, en fréquentant le mythique cercle d’échecs parisien Caïssa, au cours d’une de ses nombreuses conversations avec un vieux joueur de l’ex-URSS et ami du champion du monde Alekhine.
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Depuis, ses parties ont, du moins pour lui, pris un sens. Mais pour Philippe Geay, le jeu d’échecs ne pouvait néanmoins que demeurer un loisir !
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Et grâce à ses connaissances en management, il ne lui échappa pas que le jeu d’échecs pourrait être un extraordinaire terrain d’application pour l’enseignement des lois de la réussite, qui sont d’ailleurs indépendantes de l’objectif et de la discipline envisagés.
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Le temps passa et, par un concours de circonstances tout à fait imprévu, Philippe Geay, répondant à une sollicitation du président de la ligue du Nord des échecs de l’époque, fut amené à lui proposer sa collaboration. L’occasion lui était alors donnée de mettre en application les connaissances à la fois de la pratique du jeu d’échecs acquises auprès d’un joueur d’échecs de très haut niveau et du management auprès de quelques-uns des meilleurs managers américains de l’époque.
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Il créa un programme d’enseignement du jeu qu’il intitula « écoutez et comprenez le jeu d’échecs », puis en fit un enregistrement sur cassettes audio (c’était il a quarante ans...) et le dupliqua pour le mettre en place dans une cinquantaine d’écoles primaires du Pas-de-Calais.
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Cela ne s’était jamais fait. Surtout que cela s’est réalisé avec l’accord du directeur des écoles au ministère de l’éducation nationale, et la bienveillance de l’inspecteur d’académie du Pas-de-Calais et de quelques inspecteurs départementaux, et avec le concours actif d’instituteurs et institutrices tous profanes ainsi que celui de quelque 2000 enfants.
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Le succès fut tel qu’un maitre emmena à la victoire son équipe de 4 enfants dans une compétition académique officielle dans laquelle de petits compétiteurs étaient entraînés par des instituteurs, également membres chevronnés de la ligue. Un arbitre qualifia même Philippe Geay de « Geay-nial » joueur d’échecs. On trouvera dans les archives tous les documents relatant de bout en bout l’histoire de cette entreprise qui fut menée à bien.
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Yves Lamorelle, son parcours échiquéen
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Alors qu’il n’était qu’élève de l’école normale, il se passionna pour le jeu d’échecs et c’est dans un bistrot de Lille qu’il occupait ses loisirs avec un joueur polonais à mettre en pratique ses connaissances livresques. Cette sorte d’apprentissage porta ses fruits car à 20 ans, membre du cercle d’échecs de Lille, il obtint le titre de « maître » de la Fédération internationale d’échecs, faisant de lui pendant une décennie le seul joueur titré du département.
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Leur rencontre vingt ans plus tard
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Il y a donc près de quarante ans, Philippe Geay essaya de trouver une suite à son action qui avait consisté à « faire entrer le jeu d’échecs à l’école » en initiant quelque 2000 enfants de manière originale, ce qui d’ailleurs avait fait grand bruit dans le landerneau échiquéen, d’autant qu’une mini campagne de presse s’en était fait l’écho. C’est ainsi que Philippe Geay, malgré sa différence de niveau échiquéen, intéressa Yves, un des jeunes « loups » qui commençait à se distinguer dans les tournois internationaux. In fine, ils associèrent leurs talents dans la création d’un club d’échecs pour enfants, en entraînant dans leur épopée Christine Devillers, jeune professeur de mathématiques. Ce fut le Lille-Stratège-Club.
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Au bout de trois ans d’existence, le Lille-Stratège-Club était devenu le premier club de la ligue du Nord des échecs et les enfants s’agglutinaient en tête des compétitions officielles. Maintenant, au bout de trente-sept ans, une étape est franchie. Philippe Geay prend sa retraite et Yves Lamorelle a entretemps été professionnellement muté dans le midi, non sans avoir laissé leur empreinte, au point d’être encore omniprésents aujourd’hui. .
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Mais la relève est assurée, et même très bien assurée, comme vous allez pouvoir en juger en consultant notre page animation.
Les ancêtres du Lille-Stratège-Club?
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